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La révolte des robots

Une collaboration de AGENCE SCIENCE PRESSE

Une collaboration de AGENCE SCIENCE PRESSE

C'est le mythe de Frankenstein, transposé sous la froideur du métal : à quand les robots rebelles? Le scénario a tellement imprégné la science-fiction — des œuvres d'Isaac Asimov à Battlestar Galactica, en passant par La matrice — qu'on ne s'en étonne même plus. Pourtant, qui dit rébellion dit motivations personnelles; qui dit motivations personnelles dit conscience. Une âme, prétendraient les croyants. Diriez-vous que votre iPhone ou que votre BlackBerry ont une âme? Pour l'instant, même les ordinateurs capables de battre les champions du monde aux échecs ne peuvent penser par eux-mêmes. Certes, ils peuvent «apprendre», mais c'est le même type d'apprentissage que votre logiciel qui «apprend» le mot que vous préférez employer. Même un canari fait preuve de plus d'indépendance d'esprit quand il réclame ses graines favorites!

La menace viendrait-elle plutôt des nanotechnologies? En 2000, l'informaticien Bill Joy a publié dans Wired l'article qui a lancé la peur d'une apocalypse causée par des milliards de milliards de robots microscopiques. Dans quelques dizaines d'années, prédit-il, ces micromachines pourraient acquérir la capacité de produire des copies d'elles-mêmes — ce qui est hautement hypothétique — en bouffant tout le carbone sur leur passage, c'est-à-dire toute la vie sur Terre. On appelle ça l'écophagie.

Cette idée souffre toutefois d'une lacune : de tels robots auraient besoin d'énergie pour se mouvoir et se reproduire. S'ils dépassaient un certain seuil «démographique», ils connaîtraient le même sort que toutes les créatures vivantes : la sélection naturelle, jusqu'à ce que soit atteint un certain équilibre avec l'écosystème.

Le scénario le plus probable, selon le futurologue Ray Kurzweil, c'est que nous fusionnions peu à peu avec les technologies, pour éloigner les maladies et accroître notre espérance de vie. Cela suppose une convergence de l'informatique et de la biologie, un pas déjà amorcé avec les cœurs artificiels. Si tel devait être le cas, les machines auraient effectivement acquis une conscience... la nôtre.